Là où est le danger, là est ce qui sauve || ft. Seven Lundqvist

Là où est le danger, là est ce qui sauve

✣ Seven Lundqvist & Ingrid Powell ✣

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De fins liserés d'or glissaient furtivement à-travers le store, faisant danser leurs reflets sur le dossier devant moi.  La tête entre les mains, je parcourais une ultime fois l'ordre de mission pour m'assurer qu'aucun élément ne serait en mesure de nous manquer. Les cartes étaient étalées sur toute la largeur de mon bureau depuis des heures et pourtant, je les emporterai avec moi. Rien ne devrait être laissé au hasard et j'étais restée là une bonne partie de la nuit en ce sens. Puisqu'il était si inconfortable de trouver le sommeil ici, autant que cela serve à quelque chose de plus utile. J'avais espéré que progressivement, les choses se seraient améliorées mais je devais admettre qu'il n'en était rien et que le repos continuait globalement à me faire défaut. J'avais tout d'abord cru à une plaisanterie lorsque je m'étais rendue compte des conditions précaires de vie de la réserve mais force était de constater qu'il me faudrait prendre mon mal en patience ou tout au moins, accepter de faire quelques concessions. Ce que je n'étais pas encore prête à accepter. Me massant les tempes, je relevais la tête et posais brièvement le regard sur le cadre placé près de la lampe de bureau. C'était le seul effet personnel que j'avais ajouté à la pièce et sans doute celui auquel je tenais le plus. Prise sur le mont Sibo, à Isla Nublar, nos sourires étaient aussi larges qu'ils pouvaient l'être sur cette photo. C'était d'ailleurs l'une des seules que j'avais eu l'occasion de prendre avec Mary, le temps ayant joué en notre défaveur pour en immortaliser d'autres. Où qu'elle soit maintenant, j’espérais qu'elle ait conservé ce même sourire, même si celui-ce doit continuer de fleurir à des milliers de kilomètres...

Le dos raide, je me redressais et commençais à rassembler les documents nécessaires à mon exploration à venir. Un rapide coup d’œil à mon poignet m'informa qu'il était temps de quitter le centre de la SOP. Les cartes minutieusement repliées prirent place contre les rapports antécédents et contre l'itinéraire que j'avais pris soin d'établir durant la nuit. Ne restait que ma partenaire à rencontrer : Le Dr. Seven Lundqvist, paléo-vétérinaire dont je m'étais vue confier la protection. Pour une obscure raison, Claire avait tenu à ce que ce soit moi qui m'assure de sa sécurité. Peut-être parce que cette association rassurerait la nouvelle arrivée. Ou peut-être parce qu'elle en avait assez de me voir ruminer jusqu'à son bureau. En tous les cas, cela sonnait comme ma première véritable mission ici, et je m'en acquitterai donc du mieux possible. Après m'être assurée que rien ne manquait, je refermais le sac de toile et tournais ma clef dans la serrure signifiant par la même occasion, mon absence pour la journée. Toute autre affaire devra donc attendre et être reportée au lendemain quelque soit sa nature. A bord de ma Jeep l'instant d'après, je me dirigeais vers le réfectoire où la demoiselle devait sans doute se trouver -comme bon nombre de nos collègues- à cette heure si matinale. Pour ma part, je ne prenais quasiment jamais le déjeuner accompagnée, bien que cela me soit régulièrement reproché par Claire. J'aimais à le prendre seule, voire pas du tout et quelque soit son discours sur les bonnes relations et l'ambiance propice au travail qu'elle invoquait pour me faire changer d'avis, rien ne pourrait entamer mes habitudes qui, même ici, restaient tenaces.
J'attendis que la poussière de mon arrivée se soit dissipée pour descendre du véhicule. Même si elle était inévitable, pour mon plus grand déplaisir, je pouvais au moins espérer que son impact soit moindre. Qu'il s’agisse de poussière ou de saleté en tout genre d'ailleurs. Chignon strict et uniforme à quatre épingles, je mis comme à l'accoutumée, mes mains derrière le dos pour attendre ma partenaire du jour. Puisse-t-elle ne pas être en retard et avoir pris ses précautions pour ne manquer de rien lors de notre épopée. Il faut dire que certaines ressources nous seront nécessaires. Là où nous allons, les choses ne seront pas aisées...l'étude d'un ptéranodon n'avait rien d'une tâche ordinaire. D'autant plus que celui-ci avait élu domicile en plein cœur de la zone des carnivores ; du moins aux dernières nouvelles. Car c'était effectivement son signal manquant qui avait provoqué la mise en place de cette intervention. Ses dernières données remontaient à 48H et notre objectif serait de savoir ce qui avait pu arriver. Était-il blessé, quelque part ? Ou s'était-il simplement débarrassé de son émetteur ? C'est ce que notre duo tenterait de résoudre aujourd'hui, en espérant que nous soyons de retour avant la tombée de la nuit. La zone était rude et escarpée : assurément, cette promenade n'aurait rien d'une partie de plaisir et cela pourrait potentiellement engendrer du retard. Je m'en réjouissais d'avance et commençais à me dire que c'était-là une petite forme de vengeance de la part de Dearing de m'avoir ainsi missionnée, en retour de toutes les petites remarques bien senties dont je la gratifiais au quotidien...

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